L’automobile, c’est ma passion et cela fait 57 ans que je suis mécanicien.

D’après la transcription d'une émission de Radio France Landes en 1987 sur les souvenirs d'Alphonse (Pierre) Gaüzère (1917-1997), mécanicien à Campagne-de-Marsan.

Mon ancêtre, ce délinquant cynégétique condamné à une forte amende qu’il ne peut payer !

Avec des variations selon les lieux et les époques, il existe une large gamme de raisons à la chasse légale ou au braconnage : plaisir, alimentation de survie, nécessité de défendre les cultures contre leurs multiples prédateurs, instrument d’une certaine justice sociale contre les riches propriétaires, vente commerciale, vertus thérapeutiques supposées de certaines parties des bêtes abattues…

Du rififi entre le Conseil municipal de Campagne-de-Marsan (Landes) et l’instituteur communal Jean Carrère.

En 1850, le Conseil municipal de Campagne-de-Marsan (Landes), petite commune rurale d’un millier d’âmes, demande au Recteur de retirer l’instituteur Jean Carrère pour des motifs politiques et d’autres bien futiles… Et obtient gain de cause !

Une taxe municipale sur les chiens, à Campagne-de-Marsan (Landes)

À un siècle de différence et à la suite des circulaires préfectorales, cette petite commune rurale des Landes percevait une taxe sur les chiens. Il s’agissait d’une taxe communale, d’une redevance publique soumise au principe d'universalité. Son produit était donc destiné à financer les dépenses municipales. Cette taxe faisait partie des taxes dites somptuaires.

Était-ce une exception ? Ou bien cette pratique était-elle généralisée ? Taxe-t-on encore les toutous de nos jours ?

Et le symphonista, François Guichené (1808-1877), curé-ingénieur landais, inventa.

Le 11 mai en 1856, au cours de la réunion du Conseil municipal de mon village d'origine - Campagne-de-Marsan - « Monsieur le maire propose au Conseil de voter une somme de 500 Fr. pour l’achat d’un symphonista qui doit être placé à l’église ». « Le Conseil considérant que l’acquisition d’un symphonista, désirée par toute la population, est une bonne chose pour l’agrément des fidèles, et que, vu le désir exprimé par Monsieur le Curé pour l’achat de ce meuble, le conseil à l’unanimité demande à ce que Monsieur le maire soit autorisé à faire cette acquisition ». La somme de 500 Fr. sera prélevée sur la vente des landes*. 
 
Qu’est-ce que cet instrument qui fait l'unanimité des cléricaux et des anti-cléricaux ? Si je vous en parle, c’est parce qu’il fut inventé par un abbé landais (cocorico !) au
XIXe siècle, curé d’un quartier de Mont-de-Marsan, à une dizaine de kilomètres de Campagne-de-Marsan.

Jean Darroze (1812-1890), officier de santé et maire de Campagne-de-Marsan pendant une quarantaine d’années, au XIXe siècle.

Voici le portrait d’un notable landais typique, propriétaire terrien, officier de santé, et très impliqué dans la vie de sa commune de Campagne-de-Marsan, puisqu’il en fut le maire pendant 40 années, au XIXe siècle.

Une brève histoire de Barthe-Jouane (Saint-Orens, Saint-Perdon, Landes), du XVIIIe siècle à la première moitié du XXe siècle.

Tenter de reconstituer l’histoire du domaine de Barthe-Jouane, à partir des recensements de la commune de Saint-Perdon (Landes), c’est, à travers la forte rotation des familles qui l’ont habité, découvrir la condition des paysans-métayers landais. En effet, les données recueillies lors des recensements renseignent sur le métier et le statut et l’âge des personnes recensées, sur la taille des foyers, les alliances entre familles et entre générations et sur leurs lieux de naissance.

Corbillard, fossoyeur et cimetière.

La petite commune rurale de Campagne-de-Marsan (Landes) est une commune pauvre, comme en attestent les difficultés budgétaires permanentes alléguées par le Conseil municipal lors de ses réunions au XIXe siècle et dans la première partie du XXème siècle. Dans ces conditions, il était difficile d’aider les vivants et de s’occuper des morts ! Voyons ce que nous apprennent à ce sujet les délibérations du Conseil municipal de ces époques.

1916 - Du pain ! Rendez-nous notre boulanger !

Lors de la séance extraordinaire du 19 mars 1916, pétri de bonnes intentions, le Conseil municipal de Campagne-de-Marsan (Landes), réclame, à nouveau, le retour de son unique boulanger mobilisé, car le charpentier qui le remplace est âgé et ne fait ni l’affaire ni le bon pain ! Et ne parlons même pas des chocolatines ! Réitéré à plusieurs reprises, ce « vœu » finit par être exaucé, et Pierre Larrieu, qui compte tenu de son âge (43 ans) n’avait pas été envoyé dans les tranchées, réintégra sa boulangerie en avril 1917. Son absence avait dû paraître « longue comme un jour sans pain » à ses compagnons de villageois à qui on avait presque enlevé le pain de la bouche. Ce billet est également l’occasion de jouer avec vous au riche vocabulaire de la boulange.

Connaissez-vous toutes les expressions en italique dans ce billet ?

Relais et maîtres de postes dans les Landes en 1840

En 1840, le département des Landes comptait 7 routes royales d’une longueur de 462,175 km ; 11 routes départementales d’une longueur de 333,539 km et plusieurs routes vicinales de grande communication. Sa population était de 281 504 habitants et sa superficie était de 910 575 hectares. Il ne comptait que 17 relais de postes, dont l’un était situé à la sortie ouest de Campagne-de-Marsan, au lieu encore appelé de nos jours, La Poste.

Les prisons dans les Landes en 1823.

En 1823, il y avait dans ce département trois prisons ou maisons d’arrêt établies dans les villes de Mont-de-Marsan, Saint-Sever et Dax. Indépendamment de ces prisons, il y avait des dépôts de sûreté destinés à recevoir momentanément les détenus que l’on transférait d’une prison dans une autre : ils étaient établis à Roquefort, à Aire, Tartas, Peyrehorade et Saint-Vincent-de-Tyrosse.

La gendarmerie royale dans les Landes en 1823.

En 1820, la France était le pays le plus peuplé d'Europe avec 31 millions d'habitants (soit 19 % de la population européenne), suivie de l'Allemagne (25 millions), du Royaume-Uni (21 millions), de l'Italie (20 millions) et de l'Espagne (12 millions). Quelle était l’organisation du maintien de l’ordre par la gendarmerie en France et dans les Landes, au cours de la première moitié du XIXe siècle ? L’annuaire des Landes de 1823 nous renseigne.

Une société d’assurance contre la grêle dans les Landes, en 1808.

Par un règlement du 10 avril 1807 approuvé par décret impérial, rendu à Bayonne le 22 juillet 1808, il a été établi dans le département des Landes, une société pour l’assurance des récoltes contre le fléau de la grêle.

Bernard de Junca, seigneur de Campagne-de-Marsan (Landes).

Une trouvaille inopinée aux Archives départementales des Landes (Mont-de-Marsan) en avril 2024 : la mention d’un Bernard de Junca, seigneur de Campagne, dans le Bulletin de la société des sciences et des lettres et des arts de Pau, paru en 1953. Et voici que l’esprit s’échauffe ! Enfin, un pan de l’histoire d'un petit village qui en manque cruellement. Il y aurait donc eu des seigneurs à Campagne-de-Marsan. Qui étaient-ils ? Qu’est devenue cette lignée.

Les moulins de l’Ancien temps à Campagne-de-Marsan.

Selon les cartes de Cassini établies au cours de la deuxième partie du XVIIIe siècle, le village de Campagne-de-Marsan, peuplé de 830 âmes en 1793 réparties sur une superficie de 34 km2, comptait quatre moulins. Au tout début du XIXe siècle, un cinquième moulin s’y est ajouté, dans le nord de la commune. Ces cinq moulins témoignent de l’importance locale de l’agriculture de subsistance. Les céréales et leurs farines représentaient alors environ 80 % de l’apport nutritionnel.

Conscrits de Campagne-de-Marsan (Landes) morts au cours des guerres napoléoniennes.

La Révolution de 1789 et l’Empire ont entraîné 25 ans de guerre, plus de 8 millions de combattants et un million de morts dans toute l’Europe. Des registres des décès de la commune Campagne-de-Marsan (Landes), nous avons exhumé dix décès de conscrits de Napoléon, entre 1804 et 1814. Qui étaient-ils ? De quoi et où sont-ils morts ?

Un soldat polonais meurt à Campagne-de-Marsan en 1811.

« L’an 1811, le 10 du mois de octobre, sont comparus Léon Bernède, laboureur âgé de 36 ans domicilié à Campagne voisin, et Jean Tauziède, tailleur âgé de 40 ans domicilié à Campagne chez qui le dénommé est décédé, lesquels nous ont déclaré que Moskernik Grégoire, âgé de 24 ans, profession de militaire, fils de Jean et de Sophia, Fusilier du dépôt du 1er bataillon du 9ème Régiment d’infanterie polonaise, natif de Stamlacow, du département de Stamlacow, resté en arrière d’un détachement allant en Espagne, est décédé le neuf du mois d’octobre

Dupuy, Maire ». 

Une épicerie de village dans les landes, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale.

Le contrat de mariage de la cousine Suzanne Darrigade en 1947, l’inventaire de son épicerie dans un village qui comptait 826 habitants, et nous voici renseignés sur les restrictions du lendemain de la guerre et les habitudes de consommation (obligées) de l’époque. Gardons en mémoire qu’en milieu rural, la quasi-autarcie et le troc étaient la règle. Chaque maison élevait son cochon et ses volailles, cultivait un bout de jardin et un lopin de terre destiné à l’alimentation animale et fabriquait parfois son pain. C’étaient une auto-suffisance obligatoire et une économie informelle pour survivre.

Pour les grands-parents, tuer le cochon, était avant tout une nécessité alimentaire. C’était la garantie de disposer de viande pendant une année, jusqu’à la tuaille suivante.

Un inconnu moribond et vérolé dans une pignada de Campagne-de-Marsan, en décembre 1813.

Au cœur de l’hiver 1813, Monsieur Dupuy, maire du petit village de Campagne-de-Marsan, est saisi d’une bien étrange affaire… Une affaire que nous allons l’aider à résoudre.

Notre pauvre cochon.

En 2013, pour ses 90 ans, Élise, ma mère, reçut un cadeau très original de la part de ses petits-enfants : l’écriture de ses mémoires. Cent cinquante pages qui se terminent par ses recettes de cuisine. Aujourd’hui, elle a choisi de vous raconter la vie et la mort de ses pauvres cochons, de 1930 à 1940.

Quelques remèdes de notre famille landaise au milieu du XXe siècle.

En 2013, pour ses 90 ans, Élise, ma mère, reçut un cadeau très original de la part de ses petits-enfants : l’écriture de ses mémoires. Cent-cinquante pages qui se terminent par ses recettes de cuisine. Mais aujourd’hui, elle a choisi de vous raconter comment, elle et ses parents se soignaient jusqu'au milieu du siècle dernier.
Qu'elle n’a pas été ma surprise de médecin, de constater que les « remèdes » qu’elle citait, sont encore commercialisés en 2024 !

Un contrat de mariage rural, dans les Landes, en 1798.

Décidément, cette malle découverte au fond du grenier révèle bien des surprises ! Au milieu de tous ces papiers, un document rabougri, rédigé il y a plus de deux siècles, qui a eu la chance de défier le temps. Nous pouvons le caresser du bout des doigts, sentir l’odeur des vieux papiers au milieu desquels il demeure enserré. Un contrat de mariage passé entre nos ancêtres à la campagne, à Campagne-de-Marsan (Landes), rédigé en cette toute fin troublée du XVIIIe siècle. Voici ce que trésor insolite et si fragile nous livre sur eux.

Analphabétisme et illettrisme dans les Landes à la fin du XXe siècle.


« Au point de vue de l’instruction primaire, le département des Landes, a été jusqu’à ce jour très arriéré. En 1892, le classement des départements au titre de la fréquentation scolaire, assignait aux Landes, le 87ème rang parmi les 87 départements français. La moyenne des conscrits illettrés était de 23 pour 1 000 en 1891 et 1892, alors que pour la France entière, cette moyenne était inférieure à 7 pour 1 000. Toutefois, un progrès très sensible s’est manifesté depuis cette époque ; les conscrits landais de la classe 1893 n’ont fourni que 17,4 illettrés pour 1000 et, parmi les conscrits de la classe 1894 la moyenne des illettrés s’est abaissée à 11 pour 1000 ».

C’est ce qu’écrivaient, en 1898, Ch. Chopinet et Em. Lévêque en 1898, au sujet des conscrits landais (1).

Guérisseurs : somnambules, empiriques, sorciers, toucheurs, rebouteurs, au XIXe siècle.

Faute de médecins diplômés et faute d’argent, le peuple abandonné à lui-même pour se soigner, se tournait souvent vers les guérisseurs… Tout comme beaucoup de personnes en 2024 continuent de le faire, face à certaines limites de la médecine moderne.

Qui étaient ces guérisseurs, que soignaient-ils ?

La réponse tient dans le récit d’un médecin landais - Charles Lavielle - intitulé « Essai sur les erreurs populaires relatives à la médecine », présenté dans le bulletin de la Société de Borda (1) (Landes) du 1er janvier 1881.

Comment se soigner en 1880 ?

… et jusqu’au milieu du XXe siècle ? La réponse tient dans le récit d’un médecin landais - Charles Lavielle - intitulé « Essai sur les erreurs populaires relatives à la médecine », présenté à la Société de Borda (1) (Landes) en 1881. Détenteur du savoir officiel de la faculté de médecine, il y traite – en se référant à son expérience - avec condescendance, des méthodes et des croyances héritées de la médecine hippocratique née au Ve siècle avant notre ère et de la médecine cabalistique.

Ce confrère, propriétaire terrien à Peyrehorade (Landes), semble avoir un peu vite oublié que, faute de médecins diplômés et faute d’argent, le peuple était abandonné à lui-même pour tenter de se soigner et de survivre ! Il désigne parfois le paysan landais - cet « invisible » - par l’expression « le vulgaire ». Nous reproduisons ses écrits.

L'ancienne navigation sur la Midouze et le port de Mont-de-Marsan (Landes).

Méfions-nous de l’eau qui dort ! Ayant grandi sur les bords de cette paisible petite rivière landaise qui serpente dans la plaine entre Mont-de-Marsan et l'Adour, et que ne troublent que quelques vols d’oiseaux et quelques canoës et autres kayaks, je n’imaginais pas que circulait sur ce « chemin d'eau » voici à peine deux siècles, une batellerie singulièrement active depuis le Moyen-Âge. C’est par la Midouze - large à peine une vingtaine de mètres - que s'effectuaient la plupart des transactions commerciales entre le Marsan voisin de l'Armagnac, d'une part, la région du Bas-Adour et surtout le port de Bayonne sur l’océan Atlantique, de l'autre. Deux difficiles métiers aujourd’hui disparus : marinier et haleur de gabarre sur les berges.

Les paysans des Landes crient au loup en 1768.

Je vous parle d’un temps où la chasse était un privilège de la noblesse. Le droit de la pratiquer était directement lié au droit de propriété de terres. Le braconnage était sévèrement puni et les non-nobles avaient la formelle interdiction de chasser.

« La commune était obligée de faire une pétition à l’intendant pour obtenir l’autorisation de détruire les animaux malfaisants. Quelquefois, elle s’adressait directement au contrôleur général des finances qui, de son côté, demandait des renseignements à l’intendant ».

Dans la peau d'une matrone rurale du temps jadis.

Vous avez déjà fait la connaissance de Gracy D'Audijos (1738-1798), ma laborieuse et laboureuse ancêtre sage-femme (Sosa 145). Aujourd'hui, voyons comment elle exerçait son art le plus souvent à la lueur de la chandelle au fin fond de la lande, grâce au récit d’un médecin, Charles Lavielle, intitulé « Essai sur les erreurs populaires relatives à la médecine », présenté dans le bulletin de la Société de Borda (Dax, Landes) du 1er janvier 1880.  Il y traite - avec un brin de condescendance amusée - des accouchements en milieu rural pratiqués par ces femmes du peuple auxquelles nous devons d’être ce que nous sommes.

Visitez l’école de vos ancêtres en 1884.

Nous avons tous rêvé d’être une petite souris cachée dans la salle de classe d’une arrière-grand-mère, dans le pupitre d’un arrière-grand-père ou bien de jouer à la marelle sous le préau à la récréation avec notre arrière-grand-tante. Ce rêve est presque devenu réalité grâce à la mise en ligne par les Archives Nationales des questionnaires remplis en 1884 par les institutrices et instituteurs sur les écoles primaires publiques dans toute la France, hormis l’Alsace-Moselle qui était sous tutelle allemande depuis la débâcle de 1870. Je viens de faire ce voyage dans le petit village de mes ancêtres. À vous d'en faire de même...

Calamités naturelles dans les Landes aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Pour expliquer les forts taux de décès constatés périodiquement chez nos ancêtres, il convient de les rapprocher des calamités naturelles qui ont frappé leurs régions. Leur alimentation dépendait exclusivement des récoltes, lesquelles dépendaient du bon vouloir du climat. Nous ne traitons pas ici des épidémies humaines dont les conséquences ont été amplifiées par l’état nutritionnel de nos ancêtres. Elles étaient d’autant plus meurtrières que les populations étaient affaiblies par les disettes. Par contre, nous abordons les épizooties en raison de leurs répercussions sur le monde agricole.

Les radeleurs dans les Landes

Acrobates aux pieds mouillés, mais au pied marin, marins d’eau douce mais funambules sur leurs billes de bois capricieuses, les radeleurs qui domptaient ces trains de bois flottants, étaient des livreurs à leurs risques et périls. Il fallait se diriger entre les rochers, les méandres, les bancs de sable, les remous, les piles des ponts, les pertuis des moulins et les nasses des pêcheurs. S’ils ne vivaient pas en permanence sur l’eau, les radeleurs n’en quittaient pas moins leur famille pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines d’affilée, avec leur galurin délavé, leur petit baluchon et leur maigre pitance.

Article épinglé

1910 - Le pauvre sacristain de Campagne-de-Marsan (Landes) passe à la trappe, au sens propre.

Le journal Le Républicain Landais relate un triste accident, le 18 novembre 1910 : une sorte de chute d’objet céleste a...

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