D’après la transcription d'une émission de Radio France Landes en 1987 sur les souvenirs d'Alphonse (Pierre) Gaüzère (1917-1997), mécanicien à Campagne-de-Marsan.
D’après la transcription d'une émission de Radio France Landes en 1987 sur les souvenirs d'Alphonse (Pierre) Gaüzère (1917-1997), mécanicien à Campagne-de-Marsan.
Avec des variations selon les lieux et les époques, il existe une large gamme de raisons à la chasse légale ou au braconnage : plaisir, alimentation de survie, nécessité de défendre les cultures contre leurs multiples prédateurs, instrument d’une certaine justice sociale contre les riches propriétaires, vente commerciale, vertus thérapeutiques supposées de certaines parties des bêtes abattues…
En 1850, le Conseil municipal de Campagne-de-Marsan (Landes), petite commune rurale d’un millier d’âmes, demande au Recteur de retirer l’instituteur Jean Carrère pour des motifs politiques et d’autres bien futiles… Et obtient gain de cause !
À un siècle de différence et à la suite des circulaires préfectorales, cette petite commune rurale des Landes percevait une taxe sur les chiens. Il s’agissait d’une taxe communale, d’une redevance publique soumise au principe d'universalité. Son produit était donc destiné à financer les dépenses municipales. Cette taxe faisait partie des taxes dites somptuaires.
Était-ce une exception ? Ou bien cette pratique était-elle généralisée ? Taxe-t-on encore les toutous de nos jours ?
Lors de la séance extraordinaire du 19 mars 1916, pétri de bonnes intentions, le Conseil municipal de Campagne-de-Marsan (Landes), réclame, à nouveau, le retour de son unique boulanger mobilisé, car le charpentier qui le remplace est âgé et ne fait ni l’affaire ni le bon pain ! Et ne parlons même pas des chocolatines ! Réitéré à plusieurs reprises, ce « vœu » finit par être exaucé, et Pierre Larrieu, qui compte tenu de son âge (43 ans) n’avait pas été envoyé dans les tranchées, réintégra sa boulangerie en avril 1917. Son absence avait dû paraître « longue comme un jour sans pain » à ses compagnons de villageois à qui on avait presque enlevé le pain de la bouche. Ce billet est également l’occasion de jouer avec vous au riche vocabulaire de la boulange.
Connaissez-vous toutes les expressions en italique dans ce billet ?
En 1823, il y avait dans ce département trois prisons ou maisons d’arrêt établies dans les villes de Mont-de-Marsan, Saint-Sever et Dax. Indépendamment de ces prisons, il y avait des dépôts de sûreté destinés à recevoir momentanément les détenus que l’on transférait d’une prison dans une autre : ils étaient établis à Roquefort, à Aire, Tartas, Peyrehorade et Saint-Vincent-de-Tyrosse.
En 1820, la France était le pays le plus peuplé d'Europe avec 31 millions d'habitants (soit 19 % de la population européenne), suivie de l'Allemagne (25 millions), du Royaume-Uni (21 millions), de l'Italie (20 millions) et de l'Espagne (12 millions). Quelle était l’organisation du maintien de l’ordre par la gendarmerie en France et dans les Landes, au cours de la première moitié du XIXe siècle ? L’annuaire des Landes de 1823 nous renseigne.
« L’an 1811, le 10 du mois de octobre, sont comparus Léon Bernède, laboureur âgé de 36 ans domicilié à Campagne voisin, et Jean Tauziède, tailleur âgé de 40 ans domicilié à Campagne chez qui le dénommé est décédé, lesquels nous ont déclaré que Moskernik Grégoire, âgé de 24 ans, profession de militaire, fils de Jean et de Sophia, Fusilier du dépôt du 1er bataillon du 9ème Régiment d’infanterie polonaise, natif de Stamlacow, du département de Stamlacow, resté en arrière d’un détachement allant en Espagne, est décédé le neuf du mois d’octobre
Dupuy, Maire ».
Le contrat de mariage de la cousine Suzanne Darrigade en 1947, l’inventaire de son épicerie dans un village qui comptait 826 habitants, et nous voici renseignés sur les restrictions du lendemain de la guerre et les habitudes de consommation (obligées) de l’époque. Gardons en mémoire qu’en milieu rural, la quasi-autarcie et le troc étaient la règle. Chaque maison élevait son cochon et ses volailles, cultivait un bout de jardin et un lopin de terre destiné à l’alimentation animale et fabriquait parfois son pain. C’étaient une auto-suffisance obligatoire et une économie informelle pour survivre.
Pour les grands-parents, tuer le cochon, était avant tout une nécessité alimentaire. C’était la garantie de disposer de viande pendant une année, jusqu’à la tuaille suivante.
En 2013, pour ses 90 ans, Élise, ma mère, reçut un cadeau très original de la part de ses petits-enfants : l’écriture de ses mémoires. Cent cinquante pages qui se terminent par ses recettes de cuisine. Aujourd’hui, elle a choisi de vous raconter la vie et la mort de ses pauvres cochons, de 1930 à 1940.
Décidément, cette malle découverte au fond du grenier révèle bien des surprises ! Au milieu de tous ces papiers, un document rabougri, rédigé il y a plus de deux siècles, qui a eu la chance de défier le temps. Nous pouvons le caresser du bout des doigts, sentir l’odeur des vieux papiers au milieu desquels il demeure enserré. Un contrat de mariage passé entre nos ancêtres à la campagne, à Campagne-de-Marsan (Landes), rédigé en cette toute fin troublée du XVIIIe siècle. Voici ce que trésor insolite et si fragile nous livre sur eux.
Faute de médecins diplômés et faute d’argent, le peuple abandonné à lui-même pour se soigner, se tournait souvent vers les guérisseurs… Tout comme beaucoup de personnes en 2024 continuent de le faire, face à certaines limites de la médecine moderne.
Qui étaient ces guérisseurs, que soignaient-ils ?
La réponse tient dans le récit d’un médecin landais - Charles Lavielle - intitulé « Essai sur les erreurs populaires relatives à la médecine », présenté dans le bulletin de la Société de Borda (1) (Landes) du 1er janvier 1881.
… et jusqu’au milieu du XXe siècle ? La réponse tient dans le récit d’un médecin landais - Charles Lavielle - intitulé « Essai sur les erreurs populaires relatives à la médecine », présenté à la Société de Borda (1) (Landes) en 1881. Détenteur du savoir officiel de la faculté de médecine, il y traite – en se référant à son expérience - avec condescendance, des méthodes et des croyances héritées de la médecine hippocratique née au Ve siècle avant notre ère et de la médecine cabalistique.
Ce confrère, propriétaire terrien à Peyrehorade (Landes), semble avoir un peu vite oublié que, faute de médecins diplômés et faute d’argent, le peuple était abandonné à lui-même pour tenter de se soigner et de survivre ! Il désigne parfois le paysan landais - cet « invisible » - par l’expression « le vulgaire ». Nous reproduisons ses écrits.
Méfions-nous de l’eau qui dort ! Ayant grandi sur les bords de cette paisible petite rivière landaise qui serpente dans la plaine entre Mont-de-Marsan et l'Adour, et que ne troublent que quelques vols d’oiseaux et quelques canoës et autres kayaks, je n’imaginais pas que circulait sur ce « chemin d'eau » voici à peine deux siècles, une batellerie singulièrement active depuis le Moyen-Âge. C’est par la Midouze - large à peine une vingtaine de mètres - que s'effectuaient la plupart des transactions commerciales entre le Marsan voisin de l'Armagnac, d'une part, la région du Bas-Adour et surtout le port de Bayonne sur l’océan Atlantique, de l'autre. Deux difficiles métiers aujourd’hui disparus : marinier et haleur de gabarre sur les berges.
Je vous parle d’un temps où la chasse était un privilège de la noblesse. Le droit de la pratiquer était directement lié au droit de propriété de terres. Le braconnage était sévèrement puni et les non-nobles avaient la formelle interdiction de chasser.
« La commune était obligée de faire une pétition à l’intendant pour obtenir l’autorisation de détruire les animaux malfaisants. Quelquefois, elle s’adressait directement au contrôleur général des finances qui, de son côté, demandait des renseignements à l’intendant ».
Vous avez déjà fait la connaissance de Gracy D'Audijos (1738-1798), ma laborieuse et laboureuse ancêtre sage-femme (Sosa 145). Aujourd'hui, voyons comment elle exerçait son art le plus souvent à la lueur de la chandelle au fin fond de la lande, grâce au récit d’un médecin, Charles Lavielle, intitulé « Essai sur les erreurs populaires relatives à la médecine », présenté dans le bulletin de la Société de Borda (Dax, Landes) du 1er janvier 1880. Il y traite - avec un brin de condescendance amusée - des accouchements en milieu rural pratiqués par ces femmes du peuple auxquelles nous devons d’être ce que nous sommes.
Nous avons tous
rêvé d’être une petite souris cachée dans la salle de classe d’une
arrière-grand-mère, dans le pupitre d’un arrière-grand-père ou bien de jouer
à la marelle sous le préau à la récréation avec notre arrière-grand-tante. Ce rêve est
presque devenu réalité grâce à la mise en ligne par les Archives Nationales des
questionnaires remplis en 1884 par les institutrices et instituteurs sur les
écoles primaires publiques dans toute la France, hormis l’Alsace-Moselle qui
était sous tutelle allemande depuis la débâcle de 1870. Je viens de faire ce voyage dans le petit village de mes ancêtres. À vous d'en faire de même...
Pour expliquer les forts taux de décès constatés périodiquement chez nos ancêtres, il convient de les rapprocher des calamités naturelles qui ont frappé leurs régions. Leur alimentation dépendait exclusivement des récoltes, lesquelles dépendaient du bon vouloir du climat. Nous ne traitons pas ici des épidémies humaines dont les conséquences ont été amplifiées par l’état nutritionnel de nos ancêtres. Elles étaient d’autant plus meurtrières que les populations étaient affaiblies par les disettes. Par contre, nous abordons les épizooties en raison de leurs répercussions sur le monde agricole.
Acrobates aux pieds mouillés, mais au pied marin, marins d’eau douce mais funambules sur leurs billes de bois capricieuses, les radeleurs qui domptaient ces trains de bois flottants, étaient des livreurs à leurs risques et périls. Il fallait se diriger entre les rochers, les méandres, les bancs de sable, les remous, les piles des ponts, les pertuis des moulins et les nasses des pêcheurs. S’ils ne vivaient pas en permanence sur l’eau, les radeleurs n’en quittaient pas moins leur famille pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines d’affilée, avec leur galurin délavé, leur petit baluchon et leur maigre pitance.
Le journal Le Républicain Landais relate un triste accident, le 18 novembre 1910 : une sorte de chute d’objet céleste a...