Jean-Baptiste (René) Bats (1888-1959) seul médecin à Campagne-de-Marsan de 1928 à 1959.

Il fut le seul médecin de Campagne-de-Marsan, de 1928 à 1959 et le médecin traitant de l’auteur de ce blog pendant les toutes premières années de sa vie.

 

La difficulté rencontrée dans la reconstitution de son histoire est, une fois de plus, liée au prénom officiel (Jean-Baptiste) qui figure sur son acte de naissance et sur sa thèse de doctorat en médecine, et au prénom usuel, René. Jean-Baptiste Bats, connu pendant son exercice à Campagne sous le prénom de René Bats, est bien la même personne, un seul Bats ayant soutenu sa thèse en 1913, à Bordeaux. De plus, en 1922, lors de son mariage, l’intéressé se faisait appeler et signait Jean René.

 

Il a vu le jour le 6 mars 1888 dans le bourg de Campagne. Son père était alors forgeron - un statut qui évoluera vers celui de négociant en grains - et sa mère était ménagère. Sa mère, Marthe Clavé, appartenait à la famille de meuniers qui tenait le moulin du Fray, sur le ruisseau du même nom.

Un de ses oncles paternels était curé à Maillères.

 

Acte de naissance de Jean-Baptiste Bats (AD40 Campagne-Naissances-1885 - 1898-4 E 61/21).
 

Il était le petit dernier d’une fratrie de trois, avec deux sœurs aînées.

  • Jeanne-Marie, née au Bourg de Campagne, le 29/10/1875 (AD40 Campagne-Naissances-1869 - 1884-4 E 61/17).
  • Marie, née au Bourg de Campagne, le 20/06/1882 (Témoin : grand-père, Pierre Clavé, propriétaire) et décédée le 20/06/1954 à Mont-de-Marsan. (AD40 Campagne-Naissances-1869 - 1884-4 E 61/17, page 109).

 

Sa fiche militaire nous le fait mieux connaître.

 

Jean-Baptiste Bats, fiche militaire (AD40 1908-1014 W 1).

https://archives.landes.fr/ark:35227/s0052cbf40515683/52cc0b166b26d.fiche=arko_fiche_62a84fb15f4f8.moteur=arko_default_62a984b351061


Taille 1,71 m. Cheveux, sourcils et yeux noirs. Il a bénéficié d’un sursis renouvelé en 1910 et en 1911. Arrivé au corps le 11 octobre 1912, il a été nommé médecin auxiliaire à compter du 1er octobre 1913, et affecté au 6ème Régiment d’infanterie. Il était en activité et médecin aide-major de 2ème classe de réserve le 12 août 1914. Affecté au 18ème Régiment d’infanterie le 5 février 1915, il a été promu médecin-major de première classe le 2 août 1916. Il a été affecté le 27 novembre 1916 au 211ème Régiment d’infanterie, puis au camp de Souges, le 20 février 1918, puis à la 22ème section d’infirmiers militaires, le 29 avril 1918.

Envoyé en congé illimité le 4 août 1919 par le service de santé de la 18ème région, à Campagne, il a été admis au cadre actif du service de santé, puis affecté aux troupes d’occupation du Maroc (J.O du 20 novembre 1919).

Le 14 février 1920, sa démission a été acceptée par décret. Il a été promu médecin capitaine le 20 juin 1934.

 

Thèse de doctorat en médecine

 

Bats, Jean-Baptiste. “Du traitement de l'ophtalmie blennorragique de l'adulte par les pulvérisations de vapeurs d'eau (Méthode de Goldzieher),” https://www.babordnum.fr/items/show/7906.

Cette thèse est entièrement consultable sur https://www.babordnum.fr/viewer/show/7906#page/n49/mode/1up

 

Cette thèse est dédiée à ses parents, à son oncle, à ses sœurs, « Au commandant Desportes qui nous a gracieusement permis de passer notre thèse ». « Hommage à notre médecin major le docteur Cazeneuve ».

 

Le contexte historique


« À partir de 1900 jusqu’à 1910, grave épidémie de rougeole en Europe (jusqu’en 1910). En 1901, on dénombre 15 000 médecins, début de la radiologie, découverte des groupes sanguins et du procédé pour suturer les vaisseaux sanguins, apparition des premiers sanatorium dans le Jura. En 1902, la vaccination anti-variolique est obligatoire pour les bébés ».
« Grâce aux progrès de la médecine, aux lois scolaires et aux mesures d’État en matière de santé publique, la mortalité diminue, notamment celle des enfants. En 1906, invention du vaccin contre la coqueluche ».
« En 1912, début de l’aviation militaire. En 1913, le service militaire passe à trois années ».
« L’alphabétisation poursuit sa progression : en 1913, moins de 5 % des conscrits ne savent ni lire ni écrire. 1,6 % des hommes ne savent pas signer leur acte de mariage, contre 2,7 % pour les femmes ».
« En 1911-1913, on dénombre 20 000 médecins en France, mais les conditions sanitaires demeurent sont encore médiocres (sur un million d’habitants, 2 136 meurent de la tuberculose) ».

 

Domicilié à Biarritz et marié à Morcenx en 1922

Le Dr Bats s’est marié à Morcenx, le 25 avril 1922. Sur l’acte de mariage, il est prénommé Jean-René et est domicilié à Biarritz. (AD40 Morcenx-Mariages-1918 - 1927-4 E 197/26, page 125). Son père n’est plus forgeron, mais négociant en grains, ce qui change considérablement le statut social. Les témoins étaient Jean Vives, propriétaire à Campagne et Joseph Saint-Martin, notaire à Rion-des-Landes.


Son épouse, Catherine, Agnès, Françoise est née le 21 janvier 1896 à Morcenx. Son père âgé de 34 ans était négociant en bois. Sa mère était Marie Béziat. Catherine, Agnès, Françoise est décédée à Tartas, le 21 avril 1986. (AD40 Morcenx-Naissances-1885 - 1904-4 E 197/20, page 188).

Signature des deux époux en 1922, sur leur acte de mariage.

 

Le Dr Bats aurait donc vécu et exercé à Biarritz entre 1919 et 1928. En effet, les annuaires des Landes qui répertorient, chaque année, tous les médecins du département ne signalent sa présence dans les Landes, qu’à partir de 1928, à Campagne.

Il avait gardé le contact avec sa commune d’origine, car, avant 1928, il y fait l’acquisition d’une concession perpétuelle au cimetière, pour sa famille. Cette acquisition lui vaudra une demande du Conseil municipal, d’y faire inhumer son oncle paternel qui avait été curé à Maillères et qui avait été inhumé dans le caveau des curés de Campagne, au milieu du cimetière. Or, ledit caveau devait manquer de place…

 

Dans le courant de l’année 1928, le Dr Bats a pris la succession, à Campagne, du Dr Hourcade décédé de maladie le 2 mars 1928. Les deux médecins avaient dû se connaître pendant leurs études à la faculté de Médecine et de Pharmacie de Bordeaux, leur différence d’âge n’étant que de trois ans. L’année de construction de sa maison à Campagne est 1932 (Cartes IGN).

 

Les recensements de 1931 et 1936, le retrouvent avec son épouse, habitant la maison dite du Docteur Bats, sans enfant présent. Il fut un temps élu conseiller municipal, mais n’assistait pas aux réunions, vraisemblablement trop pris par son travail.
En 1944, avec la création de l’Inspection médicale sanitaire, le Commissariat de l’Éducation générale et aux sports, accorda une subvention de 10 francs pour la visite médicale, désormais obligatoire, de chaque élève. À Campagne, c’est le Dr Bats qui fut désigné par le Conseil municipal, pour effectuer ces visites médicales.
 


La maison du Dr Bats, rue des écoles (source : Google maps).

 

Le Dr Bats, était notre voisin à Campagne et fut le médecin traitant de l’auteur de ce blog pendant les toutes premières années de sa vie. 
Il est décédé, à Campagne, le 9 juin 1959. 
Depuis son décès, sa grande maison, située près des écoles, n’est plus habitée.
 

Sources

 

  • AD 40
  • Thierry Sabot. Contexte France, Editions Thisa.
  • Camille Locht. La tuberculose, une histoire toujours d’actualité. Med Sci (Paris), 32 6-7 (2016) 535-536.DOI: https://doi.org/10.1051/medsci/20163206001

 

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