L’article
« Un accident qui a causé la plus vive impression vient de se produire dans la petite commune de Campagne, sise à quelques kilomètres de Mont-de-Marsan.
Comme on réparait ces jours-ci la cloche, des ouvriers avaient laissé une trappe ouverte. Le sacristain* ignorait la chose ; aussi, quand il alla à l’église pour sonner l’Angélus**, il ne prit aucune précaution et tomba dans le vide d’une hauteur de 4 mètres.
Son état inspire des inquiétudes ».
| Illustration du livre Los Españoles pintados por sí mismos représentant un sacristain (milieu du XIXe siècle). Source : Wikipedia. |
Quelques commentaires
Cloches, reconnaissons que ces ouvriers l’étaient certainement.
Les cloches, ils ont dû se les faire copieusement sonner par l’abbé Bernard Marie Léopold Darribère (né le 3 avril 1850 à Coudures, Landes, ordonné prêtre le 11 juin 1876, curé de Campagne de 1898 à 1922).
Petit lexique
* Un sacristain ou une sacristine est une personne (laïque ou religieuse), employée par le diocèse ou la paroisse, chargée de la tenue de la sacristie et du bon déroulement matériel des célébrations. Il peut être bénévole ou salarié et prépare notamment tous les objets liturgiques nécessaires pour la messe et veille à l’entretien des églises et des salles annexes. Il place les fleurs, actionne la sonnerie des cloches et prépare les vêtements liturgiques. Il ouvre et referme les locaux et informe les enfants de chœur. S'il est chargé plus généralement de la tenue de l'église, on parle alors de bedeau ou de benoît dans certaines régions (sud-ouest).
À Rome, dès le IIIe siècle, les ostiarii (portiers) et mansionarii faisaient office de sacristain. En 1291, le Livre des sépultures (Libellus funerum) du frère Jean, sacristain au couvent des Frères prêcheurs de Bologne, énumère les devoirs liés à sa charge.
Le canon 231 du Code de droit canonique de 1983 relatif aux « laïcs qui sont affectés de manière permanente ou temporaire à un service spécial d'Église » précise leurs droits et devoirs et leur rémunération.
Le sacristain qui porte un costume d’apparat lest appelé « suisse d'église » (fonction créée en France en 1771 afin de procurer une retraite à d'anciens gardes suisses) ; il ouvre notamment les processions en faisant sonner sur le dallage la hampe de sa hallebarde ou le fer de sa canne à pommeau d'argent.
Quelques citations sur le sacristain dans la littérature.
- Il entre dans le confessionnal où le curé lave les âmes de tous les paroissiens. À tour de bras. Il en sort une eau noire. Le sacristain l'éponge. Le bedeau vide les seaux. Les paroissiens sortent tout blancs. Alexandre Vialatte - Les Champignons du détroit de Behring (1988)
- L’amour de son Dieu, chez le sacristain, se fait amour de l'allumage des cierges. Antoine de Saint-Exupéry – Pilote de guerre (1942).
- Comme chante le chapelain, ainsi répond le sacristain. Adrien Leroux de Lincy – Livre des proverbes français.
- À mauvais chapelain, mauvais sacristain. Proverbe espagnol.
Sources
Dicocitations : le dictionnaire des citations.
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