La gendarmerie royale dans les Landes en 1823.

En 1820, la France était le pays le plus peuplé d'Europe avec 31 millions d'habitants (soit 19 % de la population européenne), suivie de l'Allemagne (25 millions), du Royaume-Uni (21 millions), de l'Italie (20 millions) et de l'Espagne (12 millions). Quelle était l’organisation du maintien de l’ordre par la gendarmerie en France et dans les Landes, au cours de la première moitié du XIXe siècle ? L’annuaire des Landes de 1823 nous renseigne.

 

« Ce corps (NDLR : la gendarmerie) se compose, pour le service des départements, de 24 légions, formant six inspections générales. Les 24 régions sont divisées en compagnies, lieutenances et brigades. La force totale de ces légions est de 14 086 hommes, dont 586 officiers. Savoir : 24 colonels, 92 chefs d’escadron et capitaines, 170 lieutenants, les trésoriers compris.

  • À cheval : 533 maréchaux des logis*, 1 067 brigadiers, 8 000 gendarmes et trompettes.

  • À pied : 216 maréchaux des logis, 434 brigadiers, 3 250 gendarmes et tambours.

 

La 10ème légion, dont le chef-lieu est Bordeaux, comprend les compagnies de la Gironde, de la Charente, des Landes et des Basses-Pyrénées.

 

D’après l’ordonnance du roi, du 23 octobre 1817, portant règlement sur le service de Gendarmerie, la compagnie du département des Landes est commandée par une capitaine. Son complet est de 18 brigades**, donc 17 à cheval et une à pied ; ces brigades sont placées ainsi qu’il suit :

 

Arrondissement de Mont-de-Marsan

 

Mont-de-Marsan : une brigade à cheval, une brigade à pied.

Roquefort, Gabarret, Sabres, Arjuzanx, Pissos (au hameau de Liposthey) : une brigade à cheval.

Arrondissement de Saint-Sever

 

Saint-Sever, Tartas, Aire, Hagetmau, Tilh : une brigade à cheval.

 

Arrondissement de Dax

 

Dax, Montfort, Peyrehorade, Castets, Saint-Vincent-de-Tyrosse, Saint-Esprit*** : une brigade à cheval.


La gendarmerie royale est une force instituée pour veiller à la sûreté publique, et pour assurer dans toute l’étendue du royaume, le maintien de l’ordre et l’exécution des lois. Une surveillance continue et répressive constitue l’essence de son service. Elle est une des parties intégrantes de l’armée, et les dispositions générales des lois militaires lui sont applicables, sauf les modifications et les exceptions que la nature mixte de son service rend nécessaires.


10ème Légion.


  • Monsieur le baron de Rayne, colonel, à Bordeaux.


  • Officiers de gendarmerie placés dans le département des Landes : messieurs Dovergne, capitaine commandant la gendarmerie du département à Mont-de-Marsan : Pillette, lieutenant à Mont-de-Marsan ; Chauvin lieutenant trésorier à Mont-de-Marsan ; de Moneys, lieutenant à Saint-Sever ; Robin, lieutenant à Dax ».

 

La création de la Gendarmerie

La Gendarmerie, née de la loi du 16 février 1791, est l’héritière de la Maréchaussée qui était une troupe de cavaliers, dont le principal mode d’action était la chevauchée. Sous la Révolution, il fallait avoir servi dans la cavalerie, pour intégrer la gendarmerie. Par la suite au 19ième siècle, c’est au sein de la division de la cavalerie qu’était placé le bureau de la gendarmerie.

 

Les uniformes de la gendarmerie lors de la seconde restauration - Charles X (16/09/1824 - 02/08/1830)

(Source : http://tenuebleugendarme.free.fr/departementale/metropole_19s.html)


 

 

Sabre modèle 1822 (collection Tenue bleu-gendarme).

 

 

Dans son titre III, la loi de 1791, précise que « les officiers, sous-officiers et gendarmes de la gendarmerie nationale conserveront l'uniforme dont ils ont fait usage jusqu'à présent; ils ajouteront néanmoins un passe-poil blanc au collet, au revers et au parement, et porteront à leur chapeau la cocarde nationale. Ils porteront le manteau bleu ; l'aiguillette est supprimée ».

Les gendarmes à pied, créés par cette même loi, reçoivent les guêtres, l'équipement et l'armement de l'infanterie (fusil avec baïonnette et sabre) ».

 

 

*Maréchal des logis. Le sergent des troupes montées se dénomme maréchal des logis dans les troupes historiquement dotées de chevaux. Cela correspond au grade de second maître dans la marine ou de sergent dans les autres forces armées. Le terme de « maréchal » provient de l'ancien français Marhskalk qui désignait initialement un domestique qui soignait les chevaux. 

 

** 20 brigades en 1825, dont 19 à cheval et une à pieds. Ont été ajoutées : une brigade à cheval à Villeneuve et une à Biaudos. Puis, 22 brigades en 1832.  En 1841, le Conseil des Landes,"sur la proposition du préfet, émettait le vœu qu’une brigade de gendarmerie soit établie à Grenade. En 1843, le Conseil souhaite la substitution de brigades à cheval à celles à pied, de Soustons et de Pouillon, dont le service est insuffisant".

 

*** Saint-Esprit est actuellement un quartier de Bayonne dans les Pyrénées-Atlantiques. En 1792, le quartier de Saint-Esprit fut séparé de la ville de Bayonne, et sous le nom de Jean-Jacques Rousseau, devint une commune du département des Landes, la plus peuplée. En 1857, Napoléon III signa le décret de rattachement à la ville de Bayonne, suite à la construction de la gare du midi. Ainsi prenait fin une anomalie administrative qui durait depuis un demi-siècle.


 

***

 

Sources

 

  • AD40, Per In 12/1-1/4-Almanach du département des Landes pour l'an 1823-1823, page 69.

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