« Dans l’âtre de la cheminée, de chaque côté, pendaient des bouquets de centaurées avec leurs petites fleurs roses, vite sèches, dont mes parents faisaient des infusions. Pour guérir quelle maladie ? Je ne saurais le dire, mais en ce temps, on n’allait pas chez le médecin par plaisir ; la Sécurité sociale n’existait pas. Alors on supportait son mal où on se soignait avec des herbes dites médicinales. Je me rappelle par exemple que la tisane de sureau était supposée apaiser les orgelets des paupières.
Mon père soignait ses douleurs au genou en les frottant énergiquement avec les orties, ce qui me terrifiait, car je connaissais les terribles piqûres des orties quand par mégarde, nous nous frottions à eux en cours de nos balades dans les champs.
Chaque printemps, afin de nous fortifier, nous avions droit à deux cuillères de l’épouvantable huile de foie de morue que nous avalions rapidement, juste avant la soupe. En cas de mal de gorge, ma mère nous administrait une décoction de boutons de ronces qu’elle administrait également à nos enfants dès que mes parents vinrent habiter à Campagne.
Nous faisions sécher les fleurs de tilleul, mais pas de n’importe quelle manière ! Toujours à l’ombre, surtout pas au soleil. Mais une fois encore, je ne saurais dire si cela relevait de la superstition ou si cela avait de réels fondements. Sur la table de chevet de mes parents, se trouvait une boîte de pastilles Pulmoll contre la toux, dont nous raffolions, ma sœur et moi, même sans les maux de gorge ! Nous aimions bien quand notre père allait à Mont-de-Marsan, car il en revenait toujours avec trois ou quatre boîtes de pastilles.
Dans la chambre des parents, se trouvait également le tube de Végébom du Docteur Miot, une crème contre les rhumatismes dont j’aimais bien l’odeur ».
Passons en revue quelques plantes et produits cités.
Les centaurées.
Centaurea aspera, Centaurée rude (source : Wikipédia). |
Le baume peut être utilisé en massage en cas de douleurs ou de gênes musculaires. Il permet également de soulager les peaux irritées, notamment en cas de coups de soleil ou de gerçures, ainsi que les peaux très sèches grâce à sa texture ultra-riche destinée à protéger et à nourrir intensément la peau ».
Ma mère ne les mentionne pas dans ses mémoires, et pourtant !
Mon souvenir d’enfant terrifié était celui du grand-père paternel couché dans son lit, à qui ma grand-mère appliquait les ventouses et enflammait le morceau de coton disposé sous la cupule de verre, à même la peau. Il s’agissait d’en finir avec une infection pulmonaire traînante. Je craignais que grand-père soit brûlé… Et miracle, grand-père ne prenait pas feu ! Il en était quitte pour d’horribles hématomes circulaires qui duraient des semaines.
Explication : les cupules en verre se vidaient de leur air grâce à la combustion de l'oxygène avec le coton enflammé, ce qui générait une dépression qui aspirait la peau et le sang à sa surface, en faisant éclater les vaisseaux sanguins.
Et chez la grand-mère paternelle, je trouvais aussi…
« Créée sous le nom de La tisane des deux Abbés en 1745, la marque Jouvence de l'Abbé Soury est connue aujourd'hui pour sa gamme de soins pour réduire les troubles de la circulation veineuse. Il s'agit de l'une des plus anciennes marques de médicaments traditionnels à base de plantes vendus en France ».
La jouvence est un extrait fluide de feuille d'hamamélis de virginie.
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