Un château de style Renaissance.
Simple et d’allure élancée, il a été construit sur trois niveaux, de pierres blanches et roses. Le corps de logis central était encadré par deux ailes rectangulaires et par deux fines tourelles à toits coniques ardoisés situées aux deux angles de la façade. Les fenêtres et mansardes étaient ornées de frontons triangulaires ou circulaires. La corniche portait des coquilles et des décors sculptés. La façade comportait douze fenêtres au rez-de-chaussée et treize à l’étage. Au sommet du château et en son milieu trônait une sculpture percée d’un orifice qui aurait dû accueillir une grande horloge ronde.
Façade sud du château de Bertheuil (AD40 6 FI 161-[Façade sud du château de Bertheuil à Campagne] / M. de Lonjon. 1861-1870) |
Napoléon III avait une forte affinité pour les Landes.
Solférino, un village landais atypique avec son allée
de cottages, a été officiellement
créé en 1863, dans la Haute-Lande, par Napoléon III en hommage à la bataille du
même nom remportée sur les Autrichiens en 1859. Les Landais du 34ème
régiment d'infanterie qui s'y étaient vaillamment comportés furent ainsi
honorés. Avant d'être érigé en commune, Solférino était un domaine impérial de
7 000 hectares constitué en 1857 à
partir de terrains prélevés sur les sept communes avoisinantes déjà par la
volonté de l'empereur Napoléon III, qui l'acheta sur ses propres deniers.
« Influencé par la révolution industrielle venue d’Angleterre, Napoléon III
souhaitait relancer l’économie, le territoire, et en finir avec ses zones de
marécages ». Le projet portait
le nom de « ferme impériale des Landes ». Son but officiel
était d'y expérimenter de multiples méthodes agricoles, dans l'esprit de la loi
du 19 juin 1857 relative à l'assainissement et de mise en culture des Landes de
Gascogne. Cette acquisition faisait également suite au souhait de
Napoléon III, dont la femme était Espagnole, dès 1852, que la voie ferrée vers
l'Espagne traverse la Haute Lande entre Bordeaux et Bayonne.
Localisation du château de Bertheuil. © OpenStreetMap
|
Le château de Bertheuil, le 27 octobre 2011 (Source : By Labadiemy2 [CC BY-SA 3.0 ], from Wikimedia Commons) |
Hélas, ce magnifique château unique dans la région fut ravagé par un incendie et resta à l’abandon pendant plusieurs décennies.
À ses pieds, s’étendait le terrain de football de l’équipe de l’entente Campagne-Saint-Perdon, jusque dans les années 70. À son arrière, s’étend encore de nos jours, une usine de traitement du bois, longtemps appelée l’usine Lacaze et qui procurait de l’emploi à une bonne partie du coin (de nos jours : usine Lesbats, scieries d’Aquitaine). Notre grand-père maternel y travaillait comme limeur. À moins d’un kilomètre à vol d’oiseau, la piscine de Bertheuil avec ses deux bassins - l’une des premières construites de la région - était un lieu de vie important pendant les après-midi estivales. La piscine était alimentée par un ruisseau, le Larriou. Nous y avons tous appris à nager.
Privée de sa toiture, s’effondrant par morceaux, représentant un danger certain, cette « belle ruine » a été rasée en 2011.
Pour en savoir plus...
Le patrimoine en péril du Sud-Ouest français
Landes en vrac : souvenirs et témoignages du passé et petit patrimoine landais.
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