Marguerite Biremont–Miremont (1860-1828) : elle n’a pas eu une vie de château.

Conçue dans un château, elle n'a pas connu la vie de château !

Elle est notre arrière-grand-mère paternelle, mère de la « Mère Marthe ». Elle est née le 30 octobre 1860 à Saint-Yaguen (Landes) de Marguerite Miremont (née le 24 octobre 1839) et de père inconnu. La lignée Miremont remonte est bien ancrée à Saint-Yaguen et y remonte jusqu’à Jean Miremont, né vers 1727.

 

 

Placée comme domestique au château de Castillon situé sur la commune d’Arengosse

… elle en est ressortie enceinte à l’âge de 19 ans, avec, pour tout dédommagement, une armoire. Elle a accouché le 11 novembre 1880 à Saint-Yaguen, de Marguerite dite Marthe Miremont, notre grand-mère paternelle, décédée à Campagne en 1966. Ainsi, ces trois dames ont eu le même prénom et le même nom.

 

D’après la chronique familiale, le père inconnu serait l’un des membres de la famille possédant le château, donc un Monsieur Larroque. Bâti sur un château féodal rasé (XIIe-XIVe siècle), le château est de style Louis XIII. Il passe de mains en mains et l’écrivain Théophile Gautier (1811-1872), cousin d'Henriette-Émilie de Poudenx, l’une des propriétaires, visite le château de Castillon peu avant le départ de la baronne d'Ismert et ses cousins Agénor et Stephen qui menaient une vie misérable dans ce magnifique château ce qui lui a donné l'idée de son roman Le Capitaine Fracasse dont le premier chapitre intitulé « Le château de la misère » commence ainsi :

 

« Sur le revers d’une de ces collines décharnées qui bossuent les Landes, entre Dax et Mont-de-Marsan, s’élevait, sous le règne de Louis XIII, une de ces gentilhommières si communes en Gascogne, et que les villageois décorent du nom de château ». 

 

Château de Castillon, à Arengosse (Landes)

(source : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Arengosse_chateau_1.jpg)

 

Le château a été la propriété de la famille Larroque jusqu'en 1886, lorsque Marguerite y était placée. Puis, il fut acheté par le baron Maurice Gérard, député du Calvados, qui s'est installé au château. En 1925, son gendre Élie Dor de Lastours en devient propriétaire, puis le comte Joseph de Lastours jusqu'à son décès en 1996. La propriété est alors passée à ses trois enfants.

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 Découvrez l’histoire du château de Castillon

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La suite de sa vie n’a rien eu d’une vie de château.

À l’âge de 27 ans, elle épouse Sylvestre Duprat (1852-1936) le 4 novembre 1887 à Saint-Yaguen. L’époux, âgé de 35 ans, est tout frais veuf de Françoise (Jeanne) Domenger, décédée le 19/02/1887, à Saint-Yaguen et dont il a eu au moins un fils prénommé Pierre, né en 1884, dont il fallait s’occuper. Il s’est donc remarié la même année avec Marguerite.

 

Une véritable hécatombe autour d’elle.

Elle a vu mourir deux de ses fils en très bas âge : Joseph (1895-1895) et Vincent (1896-1896), puis son fils Victor (1892-1917) à La Grande Guerre et son fils Jean (1888-1922) qui a eu de gros démêlés avec la justice dès 1909 (cf. Billet sur ce blog). Seul a survécu notre « oncle de Bordeaux » : Victor dit Gabriel (1901-1976). Elle a également vu mourir à Campagne, son gendre Alexis, notre grand-père, en 1926 et a passé les deux dernières années de sa vie avec sa fille veuve et ses deux jeunes garçons : Camille et Pierre (Alphonse).

 

Marguerite est décédée le 8 octobre 1928 à l'âge de 67 ans à Campagne.

Les tables des décès, successions et absences, nous indiquent qu’elle touchait alors une pension d'ascendance de 169, 60 Francs. Le certificat constatant que la défunte ne possédait aucun actif a été établi le 10/04/1929.

 

Un parallèle entre nos deux arrière-grands-mères qui ont connu des vies difficiles.

Marguerite et Jeanne (Marie) Gaüzère (1859-1932) ont plusieurs points en commun :

  • Filles mères,
  • Mariées, puis elles ont perdu plusieurs de leurs fils, notamment à la Guerre,
  • Elles ont vécu, proches, dans le bourg de Campagne comme en attestent les recensements de 1911, 1921 et 1926.
  • Par contre Marguerite ne s’est pas retrouvée veuve, comme l’a été Jeanne (Marie), elle a donc pu compter sur son mari et sa fille (la Mère Marthe) au cours de ses dernières années de vie à Campagne, alors que Jeanne (Marie) a terminé sa vie à l’hospice de Mont-de-Marsan.

    

Source : AD40



 


 



 


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