François Gaüzère, mort pour l’Empereur.

Le 28 janvier 1812, à l’heure de la relève, Monsieur Dupuy, adjoint au maire de Campagne (Landes), recopie un acte de décès et le certifie conforme. Ce document a mis plus de trois semaines pour parvenir au village. Maintenant, il va lui falloir informer une famille du fin fond du village, à la ferme de Soubielle, que leur fils François ne reviendra plus.

 

Source : https://archives.landes.fr/ark:/35227/s0052cbf437da1a5/52cbf81010e95

 

« Ville de Mayence, département du Mont-Tonnerre, sont comparus Heyles Seyles âgé de 42 ans, employé à l’hôpital militaire de cette ville, pour et au nom du directeur dudit hôpital, et Jean Gorge Bienbaum, employé de mairie âgé de 35 ans, tous domiciliés dans cette ville, lesquels nous ont déclaré que Gaüzère François, âgé de 20 ans, fusilier 1ère compagnie du 4ème bataillon du 123ème régiment de ligne et natif de Campagne est décédé le jour d’hier, 2 janvier 1812 ». Signé : F. Roth, collationné, officier de l’état-civil ».

Le Mont-Tonnerre est un ancien département français (1797-1814), sur le territoire de l'actuelle Allemagne. Il a été nommé d'après le mont Tonnerre.

 

Qui était le soldat François Gaüzère ?

François est né le 28 mai 1791 à la ferme de Soubielle, à Campagne. Son père était Jean (1756-1839) et sa mère Marie Cazaux (1757-1839), parents de huit enfants, dont cinq garçons, dont quatre se prénommaient Jean.

D’après les registres de l’état-civil de Campagne, il est le seul soldat mort pour l’Empereur.

Nous n’avons pas retrouvé sa fiche militaire dans le site Mémoire des Hommes.

François était un cousin issu d’issus de germains de Jean (1789-1859) qui fut réformé en 1810. En effet, Jeanne Duhau et son époux étaient des ancêtres à la 4ème génération de François et de Jean. Bernard Gaüzère est donc un descendant à la 5ème génération d'un cousin issu d’issus de germains de François.

 

Qu’est-ce qu’un fusilier ?

 

Il s’agit d’un fantassin, c’est-à-dire d’un soldat à pied, muni d’un fusil. C’est également l’autre nom donné aux membres de l'infanterie dans plusieurs pays, apparu dans les années 1600 avec l'avènement des armes à feu, mais qui prendra toute son ampleur avec l'invention du fusil et de la baïonnette à douille, ce qui permit de remplacer à la fois les mousquetaires et les piquiers. 

 

 

Quel fut le bilan humain militaire français des guerres napoléoniennes ?

« Le premier bilan un peu sérieux fut établi dans les années 1830 par Hargenvilliers, chef de la division de la conscription sous l’Empire. Dans son rapport à la Chambre des pairs, il évalua à 1,7 million les pertes militaires de la France pour la période 1804-1815. Ce chiffre fit longtemps consensus. Il fut repris notamment par l’académicien Hippolyte Taine qui l’accrut de 2 millions de soldats européens.


Pour la France seule, cette évaluation tendrait à montrer que la presque totalité des mobilisés de la période, environ 2,2 millions d’hommes de 1800 à 1815, auraient péri, ne laissant que 500 000 survivants. Ce bilan parut surévalué à Gaston Bodart en 1916, puis à Albert Meynier en 1930. Ils établirent un total des pertes entre 800 000 et 1 million de morts et disparus. Ce bilan fut appuyé par les études de la démographie historique, notamment celles de Jacques Houdaille. Pour établir son évaluation, ce dernier exploita les registres matricules de l’armée de terre. Ces archives décrivent par régiment chaque homme mobilisé et leur destin. Houdaille procéda par sondage au 1/500ème dans les quelque 3 millions de matricules. Cette méthode lui permit d’obtenir des résultats assez fiables qui, aujourd’hui, font consensus :

 

  • 439 000 soldats et officiers originaires de France sont morts des combats ou à l’hôpital ;
  • Le nombre de 706 000 correspond aux pertes incertaines (prisonniers, rayés, déserteurs, etc.) dont la situation réelle n’a pas été portée sur les registres. Houdaille estime que 300 000 à 350 000 hommes seraient rentrés dans leurs foyers après 1815, sans que l’administration militaire ne les enregistre ;
  • Le nombre de 900 000 à 1 000 000 tués constituerait donc le bilan de 15 années de conflit. Peut être établie une moyenne de près de 75 000 tués par an, en notant que les années 1812-1814 furent les plus mortifères, avec près de 50 % des pertes ».

« Ces bilans révèlent avant tout la déficience du service de santé plus que l’âpreté des combats. Une minorité des hommes mouraient sur le champ de bataille, tandis que l’immense majorité décédait à l’hôpital des suites de leurs blessures ou de maladie. Le service de santé, bien que très insuffisant, eut en partie les moyens de faire son travail. Napoléon répondit dans la mesure du possible aux sollicitations des chirurgiens Larrey et Percy, ou du médecin-chef de la Grande Armée Desgenettes, qui firent évoluer la médecine de guerre dans leurs pratiques quotidiennes ».

 

Quel fut le bilan humain militaire étranger des guerres napoléoniennes ?

« Le total de leurs pertes serait supérieur. Les écarts vont de 1 million à plus de 2,5 millions. Un bilan médian peut être défini autour de 2 millions. Selon Alexander Mikaberize, les Russes auraient perdu 500 000 hommes, les Prussiens, les Allemands et les Autrichiens 500 000, les Polonais et les Italiens 200 000, les Espagnols et les Portugais 700 000, et les Britanniques 300 000 (bilan accru des pertes en Indes).

Rien que pour les campagnes de 1813 et 1814, ce serait près de 726 000 militaires européens qui auraient été tués en 12 mois de campagne ».

 

Sources



 



 


 

 

 


 

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