La lecture du Journal
des Landes qui a paru sans interruption de 1800 à 1915, est très riche en
faits divers. En voici quelques-uns qui illustrent la difficile cohabitation
entre nomades et sédentaires. Un sujet, encore d’actualité.
L’évocation des
petits métiers aujourd’hui engloutis par la société de consommation :
rempailleur, étameur, vannier, raccommodeur de parapluies… qui ne pouvaient suffire
à assurer la subsistance des nomades, d’où le recours à quelques autres sources de revenus
moins licites.
1906
Deux Bohémiens, les époux Florez, sujets espagnols, raccommodeurs de paniers, se trouvaient depuis quelques jours à Campagne avec une roulotte.
Dimanche dernier, la femme Florez se présentait chez madame veuve Clavé, maison Jouandéjoux, et lui dit qu’elle échangeait certaines pièces de 20 Fr. à l’effigie de Napoléon couronné et d’Alphonse XIII, et qu’elle donnerait 22 Fr. de chacune de ces pièces.
Madame Clavé fut dans sa chambre et revint avec 27 louis de 20 Fr. et les confia à la Bohémienne. Celle-ci les prit, et après les avoir examiné avec attention, elle les remit à Mme Clavé. Cette dernière, sur les conseils de son fils, compta les pièces d’or ; il en manquait quatre. Accusée de les avoir soustraites, la femme Florez nia avec énergie, mais à l’instant-même trois louis tombaient de son tablier. Le quatrième ne fut pas retrouvé. Le fils lui dit qu’il allait déposer une plainte à la gendarmerie. « Non, ne le faites pas, je vais vous rembourser pour ne pas avoir d’ennuis ».
L’adjoint au maire, informé de l’affaire, télégraphia à la gendarmerie qui se rendit immédiatement à Campagne. Elle procéda à l’arrestation des époux. Ceux-ci après un court interrogatoire du juge d’instruction ont été écroués à la maison d’arrêt de Mont-de-Marsan. (AD40 Journal des Landes-27 mai 1906-59-Per Pl° 1473/93, page 2).
1907
Deux nomades passant à Campagne, dans la nuit de dimanche, à lundi, s’emparèrent d’une voiture, d’un cheval et de harnais appartenant à Monsieur Émile Claverie, négociant en vins, et s’empressèrent de filer grand train.
Lundi dans l’après-midi, les deux malfaiteurs traversaient le bourg de Liposthey furent arrêtés par la gendarmerie. Conduits à la maison d’arrêt de Mont-de-Marsan, ils ont déclaré se nommer, l’un Jean Huart, âgé de 18 ans, raccommodeur de parapluies ; l’autre, José Duezo, âgé de 27 ans, vannier. (AD40 Journal des Landes-3 mai 1907-50-Per Pl° 1473/94, page 2).
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