Origine et épicentre du patronyme Gaüzère.

Que signifie notre patronyme ? D'où vient-il ? Autant de questions qui vous taraudent ? 

Voici un article paru dans le journal Sud-Ouest, le 12 décembre 2004, intitulé : chats-huants, hiboux, hulottes « GAHUS (en Bigorre). Voici un terme aux multiples variantes : « guéhus », « gahus », « hourou-hourou » », « hourouhou , en Béarn, « cahus », « uhec » dans le Gers, « hourachoun », « touhouhoun », dans les Landes, « tryquét », en Albret et Labrit, etc. 
On l’aura compris, il s’agit là du chat-huant ou, encore et aussi, du fameux « grand-duc ». Ce surnom était alors employé pour désigner des nez à la forme si caractéristique. La « Gahusère » est un toponyme qui rappelle un lieu où il y avait souvent des hiboux. « Gehus », « guéus », « gahus » sont bien présents à Orthez, Bayonne ; « géhus blanc » (effraie en Ossau), « géhus de las oaurelhes (hibou commun, grand-duc), « géhus de la paloumes » (chouette, hulotte ; dict. Vastin Lespy),etc. Enfin, il est intéressant que le patronyme Gaüzère, depuis 1650, ait aussi connu les variantes Gauuzere, Gahuzere, Gahusère.

 

Selon le Dictionnaire étymologique des noms de famille gascons de Michel Grosclaude.

Lagaüzèra : du gascon gaüsèra (lieu où habitent les hiboux), prononcer [ga-usère] = sans agglutination de l'article défini : Cahuzière ;

   = id. , sans tréma et suffixe -eda : Gauziède (?) 

   = cacographie sans agglutination de l'article défini et sans tréma : Gauzère. Idem avec tréma : Gaüzère qui est, au 'a' final prés, la racine étymologique...

 

Gaüzère est donc un toponyme, signifiant l’endroit où habitent les hiboux, les chats-huants. Ou bien selon le site généalogique www.filae.com, l'origine de ce nom est francique et son étymologie provient de l'ancien nom de personne francique gauzhram qui signifie corbeau de gauz - divinité germaine - ; le corbeau est considéré comme le messager des dieux, dans la mythologie germaine. Et le hibou ou l’effraie serait considéré comme le dieu de la guerre chez les Wisigoths.

 

L’épicentre des Gaüzère est bien Campagne (Landes).

Feu Roger Gaüzère, de Magesq, m’écrivait en 2005 que le classement des commues, en nombre de mariages, de Gaüzère s’établit ainsi :

      

1)     Campagne : 171

2)     Souprosse : 101

3)     Tartas : 60

4)     Saint-Perdon : 56

5)     Meilhan : 42

6)     Saint-Martin-D’Oney : 42

7)     Gouts : 39

8)     Benquet : 38

9)     Geloux : 36

10)  Saint-Sever : 35

11)  Saint-Yagen : 28

12)  Aurice : 27, etc. 

 

Pour autant, s’agissant d’un toponyme, il n’est pas exclu que le nom soit apparu simultanément dans plusieurs endroits des Landes. Rien ne permet d’affirmer de façon certaine que le nom est apparu uniquement à Campagne, rien ne permet d’affirmer l’inverse.

Rien ne permet d’affirmer de façon certaine que tous les Gaüzère de Campagne sont apparentés, mais rien ne permet d’affirmer l’inverse en raison de la disparition de plus de 40 années de registres à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle.

 

Au 20ème siècle.

D’après l’état-civil, entre 1891 et 1915, sont nés 154 Gaüzère, (dont 148 dans les Landes), de 1916 à 1940 : 159 (dont 142 dans les Landes), de 1941 à 1965 : 173, (130 dans les Landes), et de 1966 à 1990 : 138 (dont 68 dans les Landes). Conclusion : nous nous reproduisons de moins en moins et de plus en plus hors des Landes.

 

Aux 19, 18 et 17ème siècles.

D’après le site www.genealogie.com et après correction de quelques erreurs évidentes pour un Landais de base, on peut dire que de 1639 à 1904 ont environ 700 Gaüzère sont passés devant M. Le Curé, car n’oublions pas que jusqu’en 1792, seuls les prêtres tenaient les registres paroissiaux.

Nos ancêtres se sont mariés pour la première fois en 1639 à Benquet, puis en 1651 à Carcarès, à 1653 à Geloux, en 1675 à Saint-Martin d’Oney.

Le record de mariage est détenu par Tartas (97), suivie par Campagne (environ 65-70), Carcarès, Gouts, Meilhan, Saint-Martin-D’Oney, Saint-Perdon, Saint-Sever, Saint-Yaguen, Geloux, Benquet…

Notons que les villes n’ont pas attiré les Gaüzère du 19ème siècle : Mont-De-Marsan (10 mariages), Dax (1 mariage : certainement 1 grand voyageur !).

Les Gaüzère n’ont pas franchi l’Adour (exception faite de Saint-Sever) et s’il n’ont pas été attirés par la Chalosse plus au Sud, pas plus que par Haute-Lande, plus au Nord.

 

Séquence émotion.

Notre Big Bang semble donc remonter en 1639 entre les vallées de la Midouze et de l’Adour, dans ce petit triangle de 20 km de côté dont Tartas est la pointe Ouest. Bateliers les Gaüzère ? Force est de constater que la plupart de ces villages sont arrosés par la Midouze et coincés entre l’Adour et la Midouze. Outre Campagne, il y a eu un foyer important de Gaüzère du côté de Carcarès et Sainte-Croix, à environ 10 km à l’ouest de Campagne, très près de Tartas.

Relégation des Wisigoths par les Francs, dans un territoire contraint ?

 

Il ne semble pas que des Gaüzère aient voyagé hors de France de 1713 à 1858.

Car d’après les collections du site Filae.com qui comportent : Passeports au départ de Bordeaux (1793-1858) ; Passagers au départ de Bordeaux (1671-1756) ; Embarquements au départ de Bordeaux (1713-1787) ; Français et francophones débarqués au Canada ; Français et francophones débarqués aux États-Unis et Français et francophones débarqués à New-York, aucun passeport n’a jamais été établi à notre nom…
 
Depuis, nous nous sommes très largement rattrapés !

 
***


 

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Article épinglé

Analphabétisme et illettrisme dans les Landes à la fin du XXe siècle.

« Au point de vue de l’instruction primaire, le département des Landes, a été jusqu’à ce jour très arriéré. En 1892, le c...

Articles les plus consultés